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Frise de bouquetins gravés de la grotte Richard

objet du mois frise

On connaît le rôle déclencheur que joua la grotte des Eyzies, ou grotte Richard, tout près du Musée national de Préhistoire, dans le lancement de la Préhistoire et des grandes fouilles de la région. Très anciennement explorée, cette petite cavité bien visible à flanc de falaise a livré plus de soixante objets d’art datables de la fin du Magdalénien (V ou VI). Cette pièce, acquise par le musée en 1996, demeure un classique incontournable malgré son état de conservation moyen et la rusticité de sa restauration…

Le support en est une côte de grand herbivore. La plus belle face porte une frise de six bouquetins en profil gauche, le premier seulement esquissé par quelques traits. Au verso, deux chevaux complets en profil gauche animent un décor de traits subverticaux assez irréguliers qui pourraient suggérer la végétation.

La gravure est profonde, bien maîtrisée, malgré quelques rares reprises, notamment au niveau du signe barbelé séparant le bouquetins centraux. Très naturalistes, ces figurations peuvent être rapportées à l’espèce alpine, Capra ibex. Il s’agit sans doute des jeunes mâles en proie à l’agitation inquiète que l’on observe chez ces animaux au moment du rut. Le procédé de la frise est ici habituellement utilisé pour évoquer un troupeau de bouquetins que la précision du détail rend très réaliste.

Jean-Jacques CLEYET-MERLE, directeur, conservateur général du Patrimoine

Présenté au Musée national de Préhistoire dans l'exposition temporaire "Animaux rares, gibiers inattendus - Reflets de la Biodiversité", il réintègrera les collections permanentes dès le 12 novembre 2019.