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Magdalénien

De la Madeleine, Dordogne. Ensemble culturel préhistorique composé d’un outillage très diversifié , de nombreux silex taillés, d’un abondant outillage osseux et de nombreux témoignages artistiques qui évoluent dans le temps.

Les objets

L'art mobilier
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Lampe de Lascaux

Période : Magdalénien

MAN 83461 Dépôt du Musée d’Archéologie nationale - Domaine national, Saint-Germain-en-Laye

Les lampes préhistoriques dont la fonction luminaire est aujourd’hui bien attestée par l’expérimentation, constituent une catégorie d’objets vraiment exceptionnels.

Plus de 300 exemplaires ont été recensés et la plupart sont du Magdalénien.

Leur matériau est principalement la pierre, le calcaire ou le grès. Leur niveau de fabrication est très variable selon les cas, y compris sur un même site.

Leur découverte intervient souvent dans des sanctuaires profonds de la région franco-cantabrique. Ces lampes sont aussi presque toujours associées à des témoignages d’expression symbolique, art pariétal ou mobilier.

La lampe de Lascaux est un exemple de ce type de lampes ; elle est façonnée dans du grès rose avec un manche portant des incisions, caractéristiques de la période magdalénienne. 

Elle a été trouvée au pied de la Scène du Puits et se différencie de beaucoup d’autres lampes par son degré  d’élaboration avec un manche  orné de deux signes emboîtés gravés, identiques à ceux retrouvés sur  les parois de la cavité et sur une sagaie.

 

L'art mobilier
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La grande sagaie de Lascaux

Matériaux : Bois de renne Provenance : Lascaux, Montignac (Dordogne) Période : Magdalénien, 17000-18000 BP

La sagaie est une armature qui est une pointe allongée en os, ivoire ou bois de cervidé, dont l’extrémité proximale présente certains types d’aménagement destinés à la fixation  sur une hampe en bois. Les premières sagaies en os apparaissent au début du Paléolithique supérieur en Europe.

La grande sagaie trouvée à Lascaux, lors des fouilles de l’abbé Breuil et de Séverin Blanc entre 1947 et 1949, a des dimensions et une courbure tout à fait exceptionnelles.  Comme la lampe de grès rose retrouvée au pied de la scène du Puits, elle porte des signes gravés,   similaires à ceux  observés sur la paroi de la grotte.

Bien que ces  sagaies  soient très  rares,  elles sont trouvées  assez systématiquement dans un contexte de sanctuaire Magdalénien/Solutréen (17.000-18.000 BP).

 

L'art mobilier
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© RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Bison se léchant

Provenance : L’abri de la Madeleine, Tursac (Dordogne) Période : Magdalénien, vers 15000 BP

La matière ayant « manqué » à l’artiste, celui-ci a été obligé de représenter le bison avec la tête tournée vers son corps pour se lécher le flanc. Il a traité cette tête en léger champlevé (léger relief) et l’a rendue particulièrement vivante. Les pattes sont poilues. L’une d’entre elles est brisée. Cet objet est considéré comme étant peut-être un fragment de propulseur (instrument de chasse muni d’un crochet, permettant d’allonger le bras pour lancer les sagaies).

Le bison dit priscus a disparu. Il était plus proche de l’actuel bison d’Europe que de celui d’Amérique. Cet animal est souvent représenté dans l’art mobilier et sur les parois des grottes.

 

L'art mobilier
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File de têtes de bouquetins gravée sur cote d'herbivore

Provenance : Grotte Richard, Les Eyzies de Tayac (Dordogne, France) Période : Magdalénien supérieur

Cette côte d'herbivore gravée a été découverte dans  la grotte Richard appelée aussi grotte des Eyzies-de-Tayac, large ouverture au-dessus de la vallée de la Beune et exploitée dès 1863 par E. Lartet et H. Christy.

Ce site fut un site majeur d’occupations solutréennes et magdaléniennes. Plus particulièrement, l’ industrie osseuse, avec ses harpons de bois de renne et ses nombreuses plaquettes ornées de gravures, confirme l’appartenance  à un Magdalénien supérieur.

Sur cette cote d’herbivore, l’artiste magdalénien a finement gravé des têtes de bouquetins qui se suivent. Il y a une notion de mouvement dans cette gravure de groupe.  Les détails de chaque tête sont extrêmement précis avec une grande délicatesse du tracé.

Cette baguette est un exemple parmi tant d’autres de la richesse de l’art mobilier , terme regroupant tous les objets portant un ornement où la gravure qu’elle soit fine, profonde ou tendant au champlevé se fait sur différents matériaux tels l’os, l’ivoire, le bois de cervidé et la pierre.

 

L'art mobilier
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© Rmn, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Propulseur dit « au félin » de la Madeleine

Abri de la Madeleine, Tursac, Dordogne. Magdalénien supérieur, vers 14000BP

Au sein de la triade d’objets d’art insignes de La Madeleine, cette statuette en ronde bosse est en réalité un fragment d’élément décoratif de propulseur dont il subsiste encore le crochet. La pièce, découverte sous l’abri à proximité de la paroi rocheuse, était fortement dégradée : l’ivoire de mammouth dans laquelle elle avait été sculptée était sujet au délitage et affecté de nombreuses fentes ; elle gisait en de multiples fragments qu‘il fallut récupérer au tamisage. L’ensemble fut transféré au musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye et restauré par Benoît-Claude Champion. Avec son museau court et épais, ses petites narines, son œil rond et son front bombé, l’animal représenté pourrait être une hyène et serait donc unique, car il n’existe aucune représentation indubitable de ce carnassier dans le domaine mobilier ou pariétal. Néanmoins, il est aussi possible que l’artiste ait souhaité figurer un félin dans l’attitude du guet, prêt à bondir, comme le suggère la position affaissée et très bien rendue de ses pattes. Une dernière hypothèse, moins séduisante que les deux autres parce que plus « classique » serait que cette ronde-bosse représente un jeune boviné, probablement un bison. L’objet était sans doute conçu pour être vu du profil gauche : gauche le revers de la ronde-bosse est en effet beaucoup moins détaillé.

Dépôt du Musée d’Archéologie nationale Domaine National Saint-Germain-en-Laye

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