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Conférences

Lancement du guide "Préhistoire en Nouvelle-Aquitaine"

Vendredi 24 juin 2022
Musée national de Préhistoire

Avec Jacques Jaubert, préhistorien et archéologue (PACEA UMR 5199)

En présence de :
• Eric Audinet, fondateur des Editions Confluences
• Nathalie Fourment, conservatrice du patrimoine et directrice du Musée national de Préhistoire

Cette rencontre sera précédée d'une séance de dédicaces des ouvrages : Cussac | Préhistoires de France | Petit vocabulaire de Néandertal, à 17h30

Offre du guide : 

Introduction

Le territoire de la Nouvelle-Aquitaine réunit en totalité les anciennes provinces du minuscule Aunis, de l’Angoumois, la Saintonge, la Marche, le Limousin, le Béarn, la majeure partie de l’immense Guyenne et, enfin, la moitié orientale du Poitou. Nous avons perdu la plupart de ces repères de l’Ancien régime et sommes plutôt familiers des départements hérités de la Révolution. La Nouvelle-Aquitaine en compte douze avec, du nord au sud : les Deux-Sèvres, la Vienne, la Haute-Vienne, la Creuse, la Corrèze, la Charente, la Charente-Maritime, la Dordogne, le Lot-et-Garonne, la Gironde, les Landes et, enfin, les Pyrénées-Atlantiques. Ce qui fait de cette nouvelle région fédérant ce qui fut un temps Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes – réunies quelques mois sous l’acronyme ALPC – la plus étendue de métropole : plus de 84 000 km2, soit approximativement l’Autriche dans ses frontières actuelles !

D’un point de vue géologique, pas moins de quatre domaines sont concernés, mais très inégalement répartis : l’extrémité sud-est du Massif armoricain ne correspond qu’au nord des Deux-Sèvres, la bordure occidentale du Massif central couvre quant à lui le Limousin, mais ce sont surtout les deux-tiers ouest du Bassin aquitain qui forme le cœur de cette nouvelle entité administrative. Elle vient buter au sud sur la partie la plus occidentale des Pyrénées, dite atlantiques.

L’« Ouest » y est souvent mentionné : normal, la Nouvelle-Aquitaine s’étire sur près de 350 kilomètres le long de l’Océan, soit la moitié de la façade atlantique de l’Hexagone, entre l’échancrure littorale du Marais poitevin et la Bidassoa marquant la frontière espagnole.

La Nouvelle-Aquitaine est pour la majorité des Français « le » Sud-Ouest – de la France s’entend –, certes un Sud-Ouest partagé sur sa façade orientale avec la non moins immense région Occitanie, sa grande voisine.

Contrairement à une idée reçue, la Préhistoire n’y est pas née, Jacques Boucher de Perthes a exercé ses talents précurseurs sur les terrasses de la Somme dès 1828, non sous les abris de la Vézère. Mais Les Eyzies se proclament haut et fort – et elle a raison – capitale mondiale de la Préhistoire. Personne, pas même chez nos collègues préhistoriens non aquitains, ne s’en offusque, ni n’ose le contester, ou si peu. Tout juste, espère-t-on se faire reconnaître par Les Eyzies, le Périgord ou le Sud-Ouest de la France, y être jumelé, accueilli, associé. Je me souviens d’une remarque du Pr. Paul Mellars – qui a longtemps exercé à Cambridge – lors d’un colloque à Tokyo où, découvrant l’incroyable densité de sites paléolithiques révélés par la carte archéologique du district de la capitale japonaise commenta : « Je pensais que la plus forte densité de sites paléolithiques était dans le Sud-Ouest de la France, mais peut-être finalement faudrait-il désormais réviser cette impression ? » Mais de m’avouer quelques minutes plus tard en aparté que c’était pour flatter nos hôtes nippons qui savaient bien qu’il ne pouvait en être ainsi. C’est donc gravé dans le marbre, ou plutôt dans le calcaire crétacé : ce guide parcourt un territoire immense, prestigieux, historique et incroyablement dense en sites en tous genres. Bonnes visites.

Jacques Jaubert

 

Avertissement

Un guide

Cet ouvrage n’est pas un dictionnaire ; on en connaît, ils sont excellents, même si les dernières éditions commencent à dater. On ne peut que s’y référer et nous y avons eu recours pour la construction de cet ouvrage : Leroi-Gourhan dir., 1988 (réédité plusieurs fois) ; Vialou dir., 2004 pour les plus fameux. Donc, ne cherchez pas ce que nous n’avons pas souhaité ou pas pu inclure faute de place : tous les sites de votre région, de la vallée que vous visiterez n’y seront pas nécessairement référés. Ç’eût été déraisonnable.

C’est un guide, à savoir un ouvrage qui accompagnera vos voyages, vos visites, vos arrêts sur image. Il ne s’adresse pas qu’aux seuls préhistoriens qui, logiquement, en connaissent le contenu. Quoi que. J’y ai appris, parfois redécouvert, une foule de précieuses informations qui s’étaient effacées avec le temps ou que j’ai plus simplement découvert, pour des aires géographiques qui m’étaient moins familières. Ce devrait être pareil pour vous.

Et donc, ce guide peut aussi se parcourir comme autant de chapitres de nouveaux mondes à découvrir, de régions moins parcourues que les plus connues – le Périgord noir – ou de vallées que l’on ne pensait pas naturellement imbibées, elles aussi, de Préhistoire paléo-mésolithique.

 

Quelle limite pour la Préhistoire ?

La Préhistoire inclut les périodes du Paléo-Mésolithique qui ont pour point commun, outre de ne pas posséder d’écriture (sacro-sainte définition de nos dictionnaires), de réunir les sociétés disparues de « prédateurs » : chasseurs, cueilleurs, pêcheurs et collecteurs. Soit des origines des premiers peuplements humains (en Europe vers 1 200 000 ans, abrégé 1,2 Ma) à la fin du Mésolithique (6 500 ans avant notre ère). Pour la région Nouvelle-Aquitaine, c’est quasiment un demi-million d’années (0,5 Ma) sous forme de chroniques qui vous attendent.

Les sociétés ou cultures qui ont franchi le cap de la production en modifiant leur environnement, en domestiquant des espèces végétales (agriculteurs, horticulteurs) ou animales (éleveurs, pasteurs), résolument sédentaires, inventeurs de la poterie, du moins en Europe, relèvent de la « Protohistoire » : le Néolithique, les âges du Bronze et du Fer. Vous ne retrouverez pas systématiquement ces références au cours de vos visites car les définitions usuelles sont généralement moins restrictives et incluent encore trop souvent le Néolithique dans la Préhistoire, voire le début de l’âge des métaux. Nous tenons à notre définition, non par sectarisme pour exclure le Néolithique de cet ouvrage, mais parce que c’est un basculement fondamental d’ordre économique, donc sociétal – la fameuse « Révolution néolithique » – adossé par ailleurs à d’autres référentiels archéologiques. Les mégalithes ou les musées qui commencent leur présentation au Néolithique ne seront donc pas référencés ici. Rassurons-nous, hors Néolithique, la matière néo-aquitaine était largement suffisante…

1h30

Gratuit

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