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Conférences

Conférence 12-11-2016

Samedi 12 novembre
Musée national de Préhistoire

C’est au Proche-Orient que l’homme a commencé à domestiquer, dès le 10e millénaire av. J.-C., des céréales et des légumineuses, puis des chèvres, au 8e millénaire av. J.-C. L’élevage et l’agriculture se sont ensuite répandus en Europe et en Afrique, soit par adoption de ces pratiques (diffusion culturelle), soit par le biais de migration des populations orientales (diffusion démique).

Les recherches archéologiques menées ces dernières années en Afrique du Nord ont particulièrement fait progresser nos connaissances sur les débuts du Néolithique tout en y soulignant la complexité du processus de néolithisation. Car si les plus anciennes évidences d’élevage proviennent d’Egypte, où la chèvre est attestée dès la fin du 7e millénaire av. J.-C., c’est à l’autre extrémité de l’Afrique, au Maroc, que les plus anciens indices d’agriculture ont été mis au jour.

D’autre part, alors que la chèvre, le mouton et le blé proviennent assurément d’Asie, le bœuf et l’orge ont pu être domestiqués localement, dans les quelques zones d’Afrique du Nord où existaient leurs ancêtres sauvages. C’est le cas de la Cyrénaïque, au nord-est de la Libye, une région caractérisée par un environnement méditerranéen dû à la proximité du massif du Djebel Akhdar à la mer, particulièrement intéressante du fait de sa situation à mi-chemin entre le Maghreb et le Machreq. Dans la Montagne Verte, les populations préhistoriques disposaient d’abris, de sources d’eau et de matières premières pour leurs outils ; ils pouvaient chasser la faune sauvage du massif et du littoral, et récolter diverses plantes sauvages. Les fouilles conduites à Haua Fteah dans les années 1950 puis au début des années 2000 par l’université de Cambridge ont d’ailleurs montré une séquence préhistorique rare, de 13 m d’épaisseur, allant du Paléolithique moyen au Néolithique.

Parallèlement, le site d’Abou Tamsa (Mission Archéologique Française pour la Libye Antique, université de Paris IV), sur lequel je travaille depuis près de 10 ans, témoigne, avec le site d’Haua Fteah, de la présence de la chèvre en Cyrénaïque dès la première moitié du 6e millénaire av. J.-C. Aucun de ces deux sites n’a fourni de preuve de domestication végétale, cependant les analyses palynologiques effectuées à Abou Tamsa indiquent que le Djebel Akhdar a bénéficié de conditions climatiques particulièrement favorables tout au long de l’Holocène, même lors des épisodes de progression du désert.

Malgré la rareté des recherches préhistoriques conduites en Cyrénaïque, il est possible grâce aux éléments découverts de reconstituer la vie de ces premières populations de pasteurs en Libye nord-orientale.

Entrée libre, réservation recommandée au 05 53 06 45 49

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