La longue histoire du rouge au Paléolithique

par Francesco D'Errico, directeur de recherche au CNRS, Université de Bordeaux, UMR 5199 PACEA

Changer l’apparence de notre corps par le biais de rouge à lèvres, fards, crèmes ou plus simplement en choisissant la couleur d’un vêtement pour l’adapter à une rencontre sont des comportements tellement enracinés dans la plupart d’entre nous qu’ils nous semblent faire depuis toujours partie intégrante de notre façon d’être. Un survol rapide de l’utilisation de la couleur dans le monde animal nous conduirait cependant assez vite  à la conclusion que si des telles pratiques existent bien chez d’autres espèces, elles semblent être du domaine de l’inné ou d’adaptations non culturelles. Ce constat nous interroge sur les mécanismes qui ont conduit nos ancêtres à créer et développer au cours du temps des technologies pour changer leur apparence, et sur les stratégies à mettre en place pour documenter et comprendre ces évolutions. Une question essentielle, que nous allons aborder, est d’établir dans quelle mesure l’apparition de ces pratiques dans le passé peut être considérée comme le reflet de l’émergence de comportements symboliques, d’un langage oral articulé et d’une cognition proche de la nôtre.

Un événement en lien avec l’exposition temporaire Oxydes. Couleurs & Métaux, présentée au Musée national de Préhistoire jusqu’au 8 mai 2023

Le catalogue et les foulards inspirés de cette exposition sont en vente à la boutique qui sera exceptionnellement ouverte jusqu'à 18h30 ce soir-là, ainsi que l'accès à l'exposition.