Les sites aurignaciens (entre 40 000 et 30 000 ans) ont révélé une abondance d’ornements personnels, au premier rang desquels figurent les perles. Elles semblent le plus souvent avoir été découpées en série à partir de baguettes en différents matériaux (os, bois de renne, pierre et ivoire) : en témoigne, comme ici, un segment préparé en vue de son débitage. Les perles empruntent des formes variées (sphériques, oblongues, en panier...), imitant peut-être certaines formes particulièrement prisées, telle celle du coquillage Cyclope neritea récolté sur les plages de Méditerranée.
La parure des Peyrugues
La fouille du gisement des Peyrugues a livré en place, dans un espace restreint d’environ 70 cm de long sur 30 cm de large, plus de 25 perles, dont certaines en deux morceaux. Leur extrême régularité ainsi que les stries de façonnage perceptibles sur certaines d’entre elles attestent une fabrication en série à partir de longues baguettes préalablement régularisées et mises à la dimension par raclage. La perforation a été réalisée à l’aide de plusieurs outils en silex, probablement de type perçoir. La présence d’oxyde de fer dans les fissures des perles ainsi que l’aspect généralement lustré de ces objets viennent accréditer l’hypothèse de leur polissage à l’hématite. Découvertes groupées, elles appartenaient sans doute à une parure brusquement répandue sur le sol. Enfilées, et du fait de leur large ensellements, elles devaient se juxtaposer automatiquement en croix, légèrement emboîtées les unes dans les autres.
Matériaux : Perles en bois de renne
Provenance : Les Peyrugues (Orniac, Lot) Période : Périgordien