Maquettes du concours pour la réalisation de l'extension du musée

L’architecture contemporaine participe à notre cadre de vie quotidien et constitue notre patrimoine de demain. Cette architecture, conçue avec les techniques et les outils de notre époque, interroge et modèle notre paysage. Elle propose une nouvelle lecture du patrimoine et de nouveaux usages de l’espace.

«L'extension du musée national de Préhistoire érige son architecture contemporaine dans un site exceptionnel : agrippé à une falaise monumentale, le musée s'ouvre sur un hémicycle de collines et surplombe la vallée de la Vézère, véritable "vallée de l’Homme" européenne, inscrite au patrimoine mondial de l'humanité pour la richesse de ses vestiges paléolithiques. Ici, l'histoire humaine a laissé une mémoire sans pareille, une mémoire qui se compte en dizaines de milliers d'années.

escaliers extérieurs

Si le nouveau musée signale la présence de l'homme du XXIe siècle, il inscrit sa modernité dans un environnement marqué à la fois par la grandeur de la falaise et par l'exiguïté du bourg historique des Eyzies de Tayac, avec ses 900 habitants et ses vestiges médiévaux. A l'inverse de la tour du château, où s'ouvrit, au début du XXe siècle, le premier musée de la Préhistoire, le musée actuel se lit horizontalement : il étire symboliquement la ligne de l'histoire humaine, et signale, par sa singularité, par sa présence dans le paysage et la pureté volumétrique de son architecture, la dimension publique du bâtiment. Il n'en respecte pas moins la diversité d'échelles des volumes préexistants: les bâtiments sur la vallée, qui abritent les espaces d'accueil, de travail, l'auditorium et les expositions temporaires, s'inscrivent dans l'échelle fragmentée du village; la partie supérieure en revanche, où se situent les salles muséales, affirme la présence du musée contre la falaise.

L'ensemble intègre les contraintes d'exiguïté de la parcelle, l'incroyable dénivelé du terrain, aussi bien que la nature particulière du sol, tout en offrant au visiteur un parcours muséal totalement fluide. Les matériaux utilisés puisent à leur tour dans les particularités de l'environnement : la pierre massive de Dordogne, utilisée pour les parois verticales et la plus grande partie des surfaces horizontales, joue avec la lumière et associe sa chair dorée au béton blanc des salles muséales et aux parois taillées en rocher franc du hall et de l'escalier stratigraphique. Leurs tons ocres, tout comme le gris des toitures en fonte d'aluminium, renvoient aux couleurs intemporelles de la falaise. Les matériaux, essentiellement d'origine naturelle, se laisseront user par le passage du temps, à l'image des constructions majestueuses du Périgord et de la roche de l'escarpement.
Depuis la placette d'entrée,inondée de lumière, le visiteur pénètre dans le hall à l'ambiance tamisée, pour accéder, à travers une étroite galerie en pénombre, à "l'entonnoir stratigraphique", une montée en spirale qui le détache matériellement et symboliquement du monde contemporain, pour mieux l'immerger dans l'ère préhistorique.
Les salles d'expositions permanentes s'étirent le long de la paroi rocheuse, sans la dissimuler, la transformant en véritable "fond de scène" et réflecteur de la lumière du jour. Des parois vitrées s'ouvrent sur celle-ci et créent une ambiance lumineuse, tandis que, à l'opposé, des fentes verticales filtrent l'éclairage intense du sud et encadrent des vues ponctuelles sur la vallée, incitant le public à se tourner vers la falaise, partie intégrante de ce parcours à travers le temps.»

 

Jean-Pierre Buffi, architecte du bâtimentgalerie-basse.jpg

 

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