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Evénement

Installation temporaire : voir l'invisible des corps

Idée originale d’Aurélien Mauplot
Janvier à avril 2024
Musée national de Préhistoire

Les empreintes de pas humains de la Grotte de Niaux relevées par le Dr Leon Pales.

Les travaux de reprises des étanchéités du bâtiment principal du Musée national de Préhistoire, impliquent une protection temporaire des vitrines. Occulter et rendre invisibles les pièces archéologiques qui s’y trouvent est l’occasion de rendre visibles d’autres documents scientifiques conservés par le musée.

 

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Le docteur Léon Pales

Léon Pales (1905-1988) est docteur en médecine et diplômé en 1929-1930 de l’École principale du Service de Santé de la Marine et des Troupes coloniales ce qui l’amène à exercer des fonctions de médecin militaire, notamment en Afrique. Il s’intéresse très jeune aux arts et traditions populaires, notamment en Ariège, et à la Préhistoire. Ainsi, il obtient le certificat d’archéologie préhistorique (Toulouse, 1923), bénéficie de l’enseignement du comte Bégouën et de l’abbé Breuil. Le Pr H. Vallois le formera à l’anthropologie préhistorique et à la paléopathologie. Ethnologie, Préhistoire, anthropologie, anatomie humaine et animale sont ainsi ses vastes domaines d’expertise. En 1951, il est nommé sous-directeur au Musée de l’Homme (1951), où il est plus particulièrement en charge de la direction scientifique des trois domaines représentés : anthropologie, ethnologie, préhistoire. Il quitte le Musée de l’Homme en 1957 pour entrer au CNRS et se consacrer pleinement à la recherche et à l’encadrement des jeunes chercheurs placés sous sa direction.

Parmi ses nombreux travaux on soulignera ses fouilles des grottes de Malarnaud-Soulabé (Ariège). En 1963, il construit à proximité immédiate un musée-laboratoire de préhistoire et paléontologie qui conserva ensuite pendant des années ses collections et les archives issues de ses travaux. À la demande de l’abbé Breuil, il entame également le relevé des plaquettes gravées de la grotte de la Marche (Vienne).

Avec son élève et ami, le Dr Claude Chippaux, il entreprend , dans les années 40, l’étude du pied humain (travaux en Afrique notamment) : grille d’analyses des mesures, variabilités de la morphologie du pied chez l’homme à différents âges de sa vie, selon ses habitudes de marche (pied chaussé ou pas), ses pathologies, empreintes laissées en conséquence, etc. Ces travaux précurseurs lui serviront pour interpréter les traces des pas humains conservées dans les grottes fréquentées au Paléolithique, comme celles de la grotte de Niaux (Ariège). C’est dans ce cadre qu’ont été réalisés les relevés d’empreintes de pas reproduits ici. Les originaux font partie des archives conservées au Musée national de Préhistoire.

 

La grotte de Niaux

La grotte de Niaux est l’une des grottes ornées du bassin de Tarascon-sur-Ariège, dans la vallée du Vicdessos. De très grande ampleur, offrant un réseau de plusieurs kilomètres et connectée à d’autres galeries (dont le fameux Réseau Clastres), elle présente un vaste dispositif pariétal. Plus d’une centaine de dessins, gravures en parois et au sol, dont l’ensemble le plus célèbre est celui du Salon Noir, y ont ainsi été identifiées.

Ces œuvres attribuées au Magdalénien ont été réalisées il y a entre 15 000 et 17 000 ans. Au-delà de ces manifestations graphiques, la grotte présente aussi d’intéressants témoignages de fréquentation du milieu souterrain. Si les plus connus remontent à la Préhistoire, , la grotte a aussi été très fréquentée à partir du XVIIème s. (voyageurs, touristes, amateurs de « curiosités géologiques »). Les empreintes reportées sur les relevés reproduits ici sont le reflet de cette fréquentation humaine difficile parfois à dater.

 

Les mondes invisibles

Les Mondes invisibles est un projet itinérant de recherches et de créations proposé par l’artiste Aurélien Mauplot. Dans ce cadre, l’artiste est accueilli en résidence au sein du Musée national de Préhistoire (2022/2025) où il déploie ses recherches concentrées autour de trois axes : les figures géométriques disséminées dans les grottes, la transmission et l’influence du temps passé avant d’arriver à la caverne (marche d’approche).

C’est dans ce contexte qu’Aurélien Mauplot a proposé l’accrochage de reproductions agrandies des relevés d’empreintes conservés dans les archives de l’établissement.

 

Septembre 2022

Je dois être arrivé depuis deux jours. Devant l’atelier, je trouve une collection remarquable de cartons à dessin. Le premier que j’ouvre contient une série de calques anciens sur lesquels sont tracées des figures bleues et roses, puis des lignes, puis des pieds. Le document est fascinant : des dizaines d’empreintes figées sous mes yeux. Le son des pas résonne avec mon idée de la marche d’approche, cette idée même de l’influence du temps de la marche sur les pensées et le corps avant d’arriver à destination. Je découvre en même temps que ces relevés proviennent de la grotte de Niaux, première caverne ornée que je visite, où après huit cent mètres de marche dans un boyau noir et froid, je pénètre dans le Salon noir, lieu magistral qui donnera son nom à la première œuvre réalisée pour Les Mondes invisibles.

 

VOIR L’INVISIBLE DES CORPS
Sur une idée originale d’Aurélien Mauplot
Relevés originaux : Dr Leon Pales, archives du musée national de Préhistoire (MNP)
Numérisation photographique et composition : Maxime Villaeys, MNP
Suivi scientifique du projet : Aude Chevallier, Nathalie Fourment, MNP
Régie : Pedro Bourouh-Pastor, Stéphane Rousset, Joël Crépin,
MNP Impression : Pixartprinting

 

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