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Badegoulien/Magdalénien

Badegoulien/Magdalénien

Entre 23 000 et 17 000 ans

Les objets

Lascaux hors les murs
Lampe de Lascaux
© © P. Jugie / MNP
Lampe - « brûloir »

Badegoulien/Magdalénien
Entre 23 000 et 17 000 ans
 

MAN 83461 Dépôt du Musée d’Archéologie nationale - Domaine national, Saint-Germain-en-Laye

Objet vraiment exceptionnel par sa rareté et sa qualité d’exécution, cette lampe est découverte en juillet 1960 par l’abbé Glory lors de ses fouilles dans le Puits, au pied de la fameuse scène du même nom. Il l’avait qualifiée de « brûloir » pour la distinguer des nombreuses autres lampes non façonnées. Sur cet objet, le piquetage est encore visible sur les bords du manche, le raclage sur la périphérie de la coupe, tous deux recouverts par le polissage. Son manche est orné de deux séries de chevrons emboîtés, séparés par une ligne médiane. Il s’agit peut-être, de deux cornes et deux oreilles de têtes animales stylisées (hypothèse Breuil) ou d’un empennage de flèche ou de sagaie (hypothèse Glory). On retrouve ces chevrons emboîtés sur les parois de la grotte, sur des chevaux de l’Abside et dans le Diverticule Axial. La lampe de Lascaux est classée parmi les Monuments Historiques par arrêté du 10 octobre 1974 et portée à l’inventaire du Musée d’Archéologie nationale depuis 1975.

 

 
Lascaux hors les murs
Grande sagaie biconique
© © RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Grande sagaie biconique

Badegoulien/Magdalénien
Entre 23 000 et 17 000 ans

MNP 1993.9.1 (série Séverin Blanc)

Cette sagaie fait partie de l’ensemble exceptionnel recueilli lors des fouilles de H. Breuil et S. Blanc entre le 2 et le 7 septembre 1949 dans le Puits. Cette sagaie biconique, presque entière (retrouvée en 5 fragments, la pointe manquant), est la plus longue. Son façonnage a été particulièrement soigné. Elle porte une rainure longitudinale et axiale de 18 cm, démarrant à 10 cm de la base. L’ocre rouge est présente dans cette rainure, trop fine pour avoir accueilli des petits éléments de silex comme les lamelles à dos. Ce matériel, étudié par A. Glory, J. Allain (1979) et C. Leroy-Prost (2008), révéle des altérations et restaurations problématiques entre le moment de sa découverte et l’entrée de la pièce au Musée national de Préhistoire (soit avant 1992).

Lascaux hors les murs
Frgment de sagaie décorée
© © RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Fragment de sagaie décorée

Badegoulien/Magdalénien
Entre 23 000 et 17 000 ans

MNP 1993.9.2 (série Séverin Blanc)

Cette sagaie fait partie de l’ensemble exceptionnel recueilli lors des fouilles de H. Breuil et S. Blanc entre le 2 et le 7 septembre 1949 dans le Puits. Longtemps désignée comme une sagaie à biseau simple, C. Leroy-Prost considère que les méplats sont plutôt le résultat d’un réaménagement d’une pointe cassée (peut-être une bipointe ?). Son décor, décrit par A. Leroi-Gourhan, est composé d’une croix diagonale à axe prolongé et trait rectiligne parallèle (1979, p. 356) et comparé à certains signes peints sur les parois de Lascaux. Ce matériel, étudié par A. Glory, J. Allain (1979) et C. Leroy-Prost (2008), a déjà maintes fois été illustré.

Vous pouvez retrouver cet objet dans la médiathèque du site internet de Lascaux : https://archeologie.culture.fr/lascaux/fr/mediatheque

Lascaux hors les murs
Sagaie biconique décorée
© © RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Sagaie biconique décorée

Badegoulien/Magdalénien
Entre 23 000 et 17 000 ans

MNP 1993.9.4 (série Séverin Blanc)

Cette sagaie fait partie de l’ensemble exceptionnel recueilli lors des fouilles de H. Breuil et S. Blanc entre le 2 et le 7 septembre 1949 dans le Puits. Cette sagaie, presque entière a fait l’objet d’un façonnage particulièrement soigné. Son décor se compose de six rainures disposées de façon symétrique autour d’un point central. Il a été qualifié d’« astériforme » et rapproché par A. Leroi-Gourhan à deux signes identiques présents sur le flanc d’un cheval du Passage (1979, p. 355). Le décor de cette sagaie porte encore de nettes traces d’ocre rouge. Ce matériel, étudié par A. Glory, J. Allain (1979) et C. Leroy-Prost (2008), est plusieurs fois publié, révélant des altérations et interventions de restauration hasardeuses intervenues entre l’étude de Glory et l’entrée de la pièce au Musée national de Préhistoire (soit entre 1966 et 1992).

Lascaux hors les murs
Fragment de sagaie décorée
© © RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Fragment de sagaie décorée

Badegoulien/Magdalénien
Entre 23 000 et 17 000 ans

MNP 1993.9.5 (série Séverin Blanc)

Cet objet fait partie de l’ensemble exceptionnel recueilli lors des fouilles de H. Breuil et S. Blanc entre le 2 et le 7 septembre 1949 dans le Puits. Ce fragment porte un décor composé d’une série de traits doubles emboîtés, un motif commun au registre mobilier et pariétal de la grotte. Ce matériel, étudié par A. Glory, J. Allain (1979) et C. Leroy-Prost (2008), est pour une grande part déjà publié.

Lascaux hors les murs
Ramure de renne
© © RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Ramure de renne

Badegoulien/Magdalénien
Entre 23 000 et 17 000 ans

D 2004.35 (série Glory) Dépôt de la Mairie du Bugue

Cette ramure de renne est un bois de chute. Elle fait partie des récoltes d’A. Glory au moment des travaux d’installation des gaines de ventilation du système de régénération de l’air. L’abbé doit alors se contenter de récolter le mobilier et relever les coupes dans les tranchées des ouvriers. La ramure a été récoltée dans la Nef, au pied de la paroi des Blasons, dans un grand amoncellement d’ossements, associée à de nombreux silex et charbons de bois (elle est localisée dans sa coupe M). Même s’il s’agit probablement d’une seule et même ramure, une récente restauration a supprimé les comblements abusifs de la palmure. Ce bois aurait fait l’objet d’un prélèvement pour datation, qui n’a jamais été réalisé. Réputé perdu en 1979, il a été retrouvé en 1998. Il ne présente aucune trace de débitage. Il reste cependant à en faire une analyse techno-tracéologique complète. Vous pouvez retrouver cet objet dans la médiathèque du site internet de Lascaux : https://archeologie.culture.fr/lascaux/fr/mediatheque

Lascaux hors les murs
Plaquette calcaire utilisée comme lampe (?)
© © RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Plaquette calcaire utilisée comme lampe (?)

Badegoulien/Magdalénien
Entre 23 000 et 17 000 ans

MNP 2019.10.4 (série Parvau)

Cette plaquette calcaire présente un négatif de fossile de forme ovalaire, rempli d’une matière noire cendreuse pulvérulente. Elle est accompagnée d’une note manuscrite indiquant sa probable fonction de lampe. La date du 20 septembre correspond aux travaux d’André Glory dans le Puits, sans que l’on puisse être absolument certain de cette localisation. En dehors de la fameuse lampe-brûloir façonnée, de nombreuses autres plaquettes calcaires portant des traces de chauffe ou de matière charbonneuse ont été récoltées, dès les premières explorations, aux cours des fouilles du Puits (1949 et 1960-1961) ou des travaux d’aménagements (1957-1958). En 1979, B. et G. Delluc en recensaient 130 à partir des archives pour ne retrouver la trace physique que de 34 d’entre elles. Les récentes entrées dans les collections du Musée national de Préhistoire, en particulier la série Parvau, permettent de disposer d’un corpus de 127 lampes non façonnées dont une nouvelle étude (spatialisation, analyse physicochimique, analyse élémentaire, étude des thermo-altérations) dans le cadre du programme collectif de recherche LAsCO permettra sans doute de préciser le statut de ces objets.

Vous pouvez retrouver des objets similaires dans la médiathèque du site internet de Lascaux : https://archeologie.culture.fr/lascaux/fr/mediatheque

Lascaux hors les murs
Minéral de couleur noire portant quelques stries longitudinales
© © RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Crayon de manganèse

Badegoulien/Magdalénien
Entre 23 000 et 17 000 ans

 

D 2017.712 (série Sarradet) Dépôt de la Mairie du Bugue

Ce petit bloc, récolté en 1958 dans le Passage, ne fait pas partie de l’inventaire et de l’étude des 158 colorants étudiés (dont une majorité de noirs) récoltés par A. Glory et étudiés par C. Couraud et A. Laming-Emperaire (1979). Pesant 4 g., de forme oblongue, la présence de quelques stries longitudinales permet d’envisager l’hypothèse d’une utilisation comme bloc colorant ou comme crayon. Seules des études poussées (tracéologie, analyse physicochimique, analyse élémentaire) permettront de savoir si cet objet pourra rejoindre le corpus des colorants de Lascaux, dont la reprise générale de l’étude est prévue dans le programme collectif de recherche LAsCO. Les premiers résultats nous informent qu'il s'agit bien de manganèse.

Vous pouvez retrouver des objets similaires dans la médiathèque du site internet de Lascaux : https://archeologie.culture.fr/lascaux/fr/mediatheque

Lascaux hors les murs
Aiguille à chas
© © RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Aiguille à chas

Badegoulien/Magdalénien
Entre 23 000 et 17 000 ans

D 2004.3 (série Glory) Dépôt de la Mairie du Bugue

Trouvée le 15 janvier 1958 dans le sol du Passage, cette aiguille à chas est presque complète (la pointe manque). Entièrement façonnée, de section circulaire dans sa partie inférieure, elle est amincie dans la partie supérieure, percée. Le chas, légèrement ocré, a été obtenu par une perforation par pression sur les deux faces. Etudiée et figurée par A. Glory, J. Allain (1979) et C. Leroy-Prost (2008), elle avait été assez maladroitement recollée. Une restauration, réalisée en 2019, permet de restituer une apparence plus proche de son état au moment de sa découverte. Bien que certaines soient solutréennes, la plupart des aiguilles à chas sont magdaléniennes. Cet objet fait partie des nombreux outils et déchets d’activités humaines (vestiges de taille du silex, déchets fauniques avec des traces de découpe), que l’on ne s’attend pas à trouver au sol d’une grotte ornée, généralement considérée comme un sanctuaire.

Vous pouvez retrouver cet objet dans la médiathèque du site internet de Lascaux : https://archeologie.culture.fr/lascaux/fr/mediatheque

Lascaux hors les murs
Echantillon 1
© Echantillon 1 © RMN, dist. RMN-GP, cliché P. Jugie
Faune de Lascaux

Badegoulien/Magdalénien
Entre 20 900 et 21 800 ans (datations directes en cal. BP)

Echantillon 1 : Fragment de diaphyse d’humérus gauche de renne avec légères traces de découpe, Nef

Echantillon 2 : Fragment de diaphyse de tibia de renne avec encoche de percussion, Nef

Echantillon 4 : Humérus de renne avec légères traces de découpe, Puits 1960, 10 C2

Echantillon 5 : Fragment proximal de radius gauche de renne, ocré, Diverticule Axial (Cheval inversé)

A Lascaux, les quelques 200 vestiges de faune récoltés et déterminés correspondent pour leur grande majorité (87,5%) au Renne. Les autres taxons représentés par quelques unités sont le Cerf, le Chevreuil, le Sanglier et le Cheval. Tous ces herbivores n’étant pas cavernicoles, et en l’absence de traces dues aux carnivores sur ces ossements, leur provenance est fortement imputable à une origine humaine. Ces déchets d’activité humaine que l’on retrouve en grande quantité dans les habitats préhistoriques sont assez inattendus dans une grotte ornée. Les vestiges fauniques pouvant être datés par le radiocarbone, des échantillons ont été choisis pour leur localisation stratégique en différentes zones de la grotte (Puits, Nef, « cheval inversé » du Diverticule Axial, Passage) et les traces anthropiques sur leur surface (encoche de percussion, traces de découpe, ocre, cassures sur os frais). Les résultats sont présentés dans la vidéo "Des Rennes dans la cavité".